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 Contrôle anti-gâchis
Eviter les fuites, il n’y a pas que les tacticiens qui y sont sensibles.
Le monde des emballages industriels aussi. ASC Instrument vient de breveter un outil de mesure capable de détecter les échappées les plus minimes. Le tout sans endommager le produit.
C’est un passage obligé des produits manufacturés : tester l’étanchéité de leurs emballages. Plusieurs fois par jour, sachets de céréales, étuis de lingettes, barquettes de jambon passent par la case du contrôle qualité pour vérifier que tout est bien scellé.
Les techniques classiques consistent à immerger le produit dans de l’eau, ou à planter une aiguille dans l’emballage sous pression. Dans les deux cas, petits beurres ou jambon cru testés deviennent dans la foulée invendables et filent directement à la poubelle.
«Pour certains groupes, ces tests représentent jusqu’à 300 000 euros de pertes sèches par an, confie Michel Leymarie, directeur d’ASC Instrument. C’est un gâchis énorme !»
La trouvaille d’ASC Instrument, jeune PME née en 2006 après avoir remporté le concours d’aide à la création d’entreprise innovante d’Oseo, est justement de tester les emballages souples sans les endommager.
Objectif zéro perte
Comment fonctionnent les fuitomètres ASC ? «La pièce à tester est mise sous pression puis isolée», explique le dirigeant également ingénieur en mécanique.
«Si nous constatons une chute de pression, c’est que la pièce est fuyarde. Pour optimiser les conditions de mesure, nous mettons en œuvre une méthode dérivée dite différentielle. Dans ce dispositif, une pièce de référence sert d’étalon. La variation de pression entre les deux pièces est à l’image de la fuite ; plus ou moins importante.»
Les avantages de ce système ingénieux sont nombreux. D’abord l’outil est d’une extrême précision et peut s’ajuster aux exigences du client qui définit lui-même son niveau de fuite acceptable. Ensuite, le test ne prend que quelques secondes et évite donc tout ralentissement de la cadence (lorsque l’on produit 30 000 paquets de Petits Ecoliers par heure, la pause de
5 minutes requise pour un test à l’aiguille se fait sentir). Enfin, la machine est solide et garde sa précision même si elle est fréquemment bousculée.
Et surtout, aucun produit testé n’est à jeter.
Made in Île-de-France
Pour aider à mettre sur pied ces machines de contrôle, l’entreprise est accompagnée par le Centre Francilien de l’Innovation et a reçu l’Aide à l’Innovation Responsable (AIR) mise en place par la Région Île-de-France. «Cela nous a financé une partie de la R&D», se réjouit Michel Leymarie.
La fabrication des pièces a été assurée par différents prestataires d’Île-de-France et le tout assemblé à Mantes-la-Jolie.
Dix machines turbinent dans les usines du secteur de l’agro-alimentaire ou du médical. Avec, ASC Instrument propose à ses clients en guise de SAV de calculer leur retour sur investissement. «Souvent, l’économie se chiffre en centaines de milliers d’euros», confie le dirigeant.
Aujourd’hui, l’innovateur planche sur un programme de test très haute pression pour la distribution d’oxygène dans les chambres d’hôpital. Ou encore sur une machine qui pourrait tester les flacons en verre. Mais surtout le prochain chantier d’ASC Instrument porte sur des machines automatiques intégrables directement aux lignes de production. Car dans le monde de l’industrie, il n’y a jamais une seconde à perdre.
ASC Instrument en bref :
• L’année de création 2006
• Les Coordonnées
1 mail gay-lussac 95000 NEUVILLE SUR OISE
Tél. : 33 (1) 34 40 65 70
• Le Site internet www.ascinstrument.com
• L’équipe dirigeante Michel LEYMARIE, directeur
Exergue
«La logique de notre entreprise est d’offrir aux clients une prestation qui permet de leur faire gagner de l’argent. L’investissement est souvent important mais les gains le sont bien davantage. Nous sommes dans une dynamique de long terme, d’économies durables.»
Michel Leymarie, directeur d'ASC Instrument |
