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« C’est en rendant visite à ma grand-mère au printemps 2009 que j’ai eu l’idée d’Odimo, explique Gilles Le Guennec, président de la start-up Brainbox- Company. Elle qui a toujours été fan de mots croisés doit désormais se faire aider pour jouer. Malvoyante depuis deux ans, elle est incapable de lire les définitions sur le papier. » Catherine Wable, l’une des trois associées de l’aventure vivra la même expérience. « Aujourd’hui, une personne sur 4 compte au moins un déficient visuel dans son entourage, explique Catherine. C’est pourquoi nous avons eu l’idée de leur proposer une console de jeux rien que pour eux. » Mots dictés Odimo est un boîtier tout simple d’utilisation enfantine, avec 6 boutons et un gros buzzer central. « Nous ne voulions pas d’une machine sophistiquée. Les seniors et les anti-ordinateurs doivent pouvoir l’appréhender sans difficulté. » Le design a été validé par un ergothérapeute, et la machine testée par les membres de l’association, Valentin Hauy au service des aveugles et des malvoyants depuis 1889. L’accompagnement du Centre Francilien de l’Innovation au printemps 2009 a permis de finaliser l’outil. Comment ça marche ? Une cartouche de la taille d’une grosse carte bleue se glisse dans la machine, et donne accès aux jeux classiques des magazines (mots croisés et sudoku), mais aussi à des jeux à pratiquer en famille comme le yam’s et la bataille. Tout passe par la voix, que ce soit pour les instructions ou pour les réponses, grâce à un logiciel de reconnaissance vocale particulièrement performant, qui officie même dans le brouhaha. Odimo, le plus beau cadeau A l’origine de cette trouvaille, il y a Gilles, Catherine mais aussi Thibault de Vaureix. Tous trois se sont rencontrés il y a trois ans à l’executive MBA de l’INSEAD. Issus de milieux très différents, leurs compétences se conjuguent parfaitement. Gilles, consultant en informatique est à l’origine de l’idée, Thibault, spécialisé en électronique, a développé l’outil et Catherine, issue de la grande distribution en assure la gestion et la vente. Cet automne, les premières consoles ont quitté les chaînes de l’entreprise de fabrication française, et ravissent déjà leurs utilisateurs. « Mes amis vont être contents, ils ne seront plus réquisitionnés pour la lecture des cases noires, des mots à la verticale ou à l’horizontale, témoigne Béatrix Alessandrini, représentante du GIAA Aquitaine (Groupement des Intellectuels Aveugles ou Amblyopes). Libre, enfin libre, je vais pouvoir m’adonner à ma passion sans barrière ». « Il faut saluer la modestie des concepteurs de cette console, ajoute André Bernaert, le président de SOS Malvoyance, Marseille. Ils ont su, outre leurs qualités technologiques propres, s’entourer de personnes déficientes visuelles ou connaissant bien notre problématique, avant d’élaborer ce produit. » D’autres applications et d’autres jeux, de type mastermind ou bataille navale, devraient prochainement voir le jour, nous assure Catherine, et une formule abonnement Mots croisés est d’ores et déjà proposée. A terme, la machine devrait même offrir un mode radio. Là encore, l’utilisateur pourra commander la console à la voix, et lui demander de changer de station à sa guise. Clouer le bec à un animateur insolent juste par un éclat de voix, c’est plutôt grisant, non ? Brainbox en bref
« Il y a 1,8 millions de déficients visuels en France qui, pour l'essentiel, ont plus de 50 ans. c’est pourquoi nous avons commencé par développer les jeux pour cette tranche d’âge» Photographie : Youval MICENMACHER / © Centre Francilien de l'Innovation Mars 2011 - Femmes et Innovation 
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