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Un vent d’hydrogène souffle sur l’industrie
 On peut très bien être l’atome le plus léger du monde et amorcer une révolution énergétique.
A l’heure où l’on tente d’enrayer le dérèglement climatique, Ceth implique les laboratoires de recherche pour produire de l’hydrogène à partir d’énergies renouvelables.
L’hydrogène, voilà un gaz qui a de l’avenir. Le saviez-vous ? Non seulement sa combustion produit 30% d’énergie de plus que l’essence. Mais, en plus, l’hydrogène se consume sans rejeter une once de gaz carbonique, et il ne laisse aucune trace noire de son passage.
H2, un gaz prometteur ? Claude Etiévant, directeur de recherche au CEA, en est persuadé. Sitôt à la retraite, il créé en 1997, la société Ceth pour développer les potentialités de la molécule et l’extraire sans polluer. Car si l’hydrogène peut produire de la chaleur et de l’électricité en ne rejetant que de l’eau, le gaz n’existe pas à l’état naturel sur notre planète. Pour s’en saisir, il y a deux solutions : soit l’attraper sur les étoiles, à la manière d’un Petit Prince, soit le produire sur terre. Le spécialiste choisit la seconde option.
Les laboratoires de recherche mis à contribution
Dès les années 2000, son équipe planche sur les moyens de libérer cette molécule, toujours combinée. Les laboratoires de recherche des facultés d’Orsay et de Poitiers sont mis à contribution pour faire avancer le projet. Régulièrement, Ceth fait appel à des prestataires spécialisés pour approfondir un point resté obscur.
« On a toujours été une petite structure, rappelle Fabien Auprêtre, directeur du Développement de l’entreprise. Nous avons besoin de compétences et d’apports extérieurs. »
D’autant que depuis 2003, Ceth ne se contente plus de déposer des brevets, mais se tourne de plus en plus vers le développement de technologies et de produits industriels.
Hydrogène de masse
En 2010, l’entrée au capital du groupe SPTI permet à l’entreprise de faire ses premiers pas vers l’industrie. L’équipe met au point un générateur d’hydrogène de forte
uissance à haut rendement par électrolyse et, grâce à l’accompagnement du Centre Francilien de l’Innovation et du CETIM, réalise un premier prototype pré-industriel.
Concrètement ? A partir d’eau et d’électricité, un procédé produit de l’hydrogène.
« Grâce à cette technologie, toute une gamme de produits va être lancée auprès des industriels, explique Fabien. Le secteur de l’énergie pourra utiliser l’hydrogène pour refroidir les paliers d’alternateurs dans les centrales électriques, celui du verre s’en servira pour ses actions de rebrûlage. La métallurgie pourra le combiner avec de l’azote pour tous ses traitements thermiques. »
Un autre procédé est actuellement à l’étude, et pourrait s’avérer encore plus innovant : le reformage, ou la production d’hydrogène à partir de bio-combustibles issus du blé ou de la betterave. « Cela évite d’avoir recours à des énergies fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon, pour libérer la molécule, explique le spécialiste. Il s’agit de produire un combustible propre à partir de ressources renouvelables. » A priori le marché est colossal.
Parmi les applications, la création de groupes électrogènes nouvelle génération. « Un générateur d’hydrogène, alimenté par une ressource renouvelable, connecté à une pile à combustible », précise Fabien. De quoi éclairer une partie des pays émergents encore privés d’électricité.
« Notre découverte devrait séduire les pays où les agro-carburants sont largement développés comme le Brésil ou certains pays d’Asie », espère le directeur du développement.
Pour le moment, les laboratoires publics de recherche des Universités de Paris-Sud et de Poitiers, les experts de PolyTech Nantes et la dizaine de chercheurs de l’entreprise peaufinent encore la technologie.
On attend les premières étincelles. Hélène Binet « Sur la partie recherche fondamentale, nous intégrons notre réflexion dans des projets collaboratifs. L’objectif est de faire avancer collectivement la science. Mais sur des points technologiques plus pointus, nous faisons appel à des laboratoires spécialisés que nous rémunérons. »
Fabien Auprêtre, directeur du développement Ceth en bref :
• L’ANNÉE DE CRÉATION 1997
• LES COORDONNÉES
ZI de la Prairie 10 rue de la Prairie
91140 VILLEBON SUR YVETTE
Tél. : 33 (1) 79 36 02 82
• LE SITE INTERNET www.ceth.fr
• L’ÉQUIPE DE DIRECTION
Michel GUGENHEIM, président du directoire
Fabien AUPETRE, directeur du développement Photographie : Sophie Lanier / © Centre Francilien de l'Innovation Mai 2011 - Savoir utiliser les compétences des laboratoires
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